Intervenant lors d’une « Rencontre du Laü » portant sur l’endoctrinement, des jeunes notamment, dans l’Islam radical, Farad Khosrokhavar (éminent chercheur, spécialiste de cette religion à l’EHESS) avait répondu à nos question lors d’un entretien qu’il nous avait accordé. Dans ce premier extrait, le chercheur revient sur le processus de radicalisation en prenant soin de bien définir le sens des termes utilisés, souvent à tord et à travers dans les médias par exemple.
Dans ce deuxième extrait, Le chercheur s’attarde sur le terme « Djihadisme » et la réalité à laquelle il renvoie. Loin d’être une expression extrémiste ou « jusqu’au bout-iste » de l’Islam, ce mouvement s’avère être une invention moderne, c’est à dire inédite dans l’Histoire de cette religion, et pour cause : le terrorisme djihadiste se traduit par des actes absolument injustifiables dans la pensée coranique, en complète contradiction avec les préceptes de la tradition islamique orthodoxe. Tuer indistinctement hommes, femmes et enfants (à fortiori des musulmans) ne peut tout simplement pas se justifier, quel que soit le contexte, dans la tradition musulmane.
Politiquement parlant, le Djihadisme peut être perçu, par des jeunes notamment, comme un mouvement révolutionnaire, anti impérialiste, dans la droite lignée des mouvement d’extrême gauche des années 70, à l’image d’Action Directe par exemple, dont le fondateur a récemment déclaré percevoir le djihadisme dans ce sens.